Ô mal non mal qui doucement m’oppresses!
   Ô mal non mal qui doucement m’oppresses!
 Crainte assurée, ô joyeuse douleur!
 …
 Cœur abattu, sans aucunes déstresses! 
 Affections qui estes les maitresses,
 Et qui servez à mon esprit vainqueur!
 Raison rangée, ô bienheureux malheur 
 Qui m’abatant tout soudain me redresses! 
 Ô morte vie! ô très vivante mort, 
 Qui maintenant au craint-désiré port, 
 Ma vie en mort, ma mort en vie échanges! 
 Prend, laisse-moi, reviens plus me tirer, 
 De ce combat, qui me fait soupirer,
 Tant que je soie fait compagnon des Anges.
 Simon Goulart (1543-1628)
 Source: Poesie.webnet.fr